mercredi 28 octobre 2009

Semaine 10 : Gastronomie 101 pour femmes enceintes

La logique voudrait qu’alors que germe en nous cette minuscule crevette, alors que jour après jour elle se transforme en véritable chef-d’oeuvre de la nature, notre corps hurle qu’il a besoin de nourriture. De matériaux de construction. Mais ça n’est pas tout à fait comme ça que cela se passe...

Subitement, le cerveau brouille toutes les cartes. L’estomac danse le tango, et la vue d’un muffin a le même effet sur nous qu’une mouffette écrasée au bord de la route durant la canicule d’été. Pourquoi ?!?

Dès lors, il faut ruser. Déjouer le cerveau alors qu’il est occupé à autre chose. Et si par hasard l’estomac ose un timide “j’ai faim !”, se ruer sur le frigo avant que la bête ne se remettre en mode écoeurement.

L’amoureux n’en revient pas. Bouche bée devant le sac d’épicerie qui contient six pots de cornichons et douze citrons. Troublé de voir sa douce ingurgiter trois biftecks par jour, petit-déjeuner inclus. Paniqué à l’idée de devoir trouver de façon urgente des frites congelées bios ou des framboises le jour de la fête du travail.

Gastronomie 101 pour femmes enceintes, première leçon

Ingrédients : votre petit-déjeuner habituel, pot de cornichons, beaucoup de patience.
• Mettez les confitures, le beurre d’amandes et les cornichons sur la table, faites griller le pain.
• Posez le pain sur votre assiette. Regardez longuement le pain. Vous êtes sûre qu’il vous nargue.
• Ouvrez le pot de confiture, humez. Essayez de garder votre estomac à l’intérieur de votre abdomen.
• Mangez un cornichon pour vous donner du courage.
• Revenez au pain. Il n’a pas bougé, mais il est froid. Ça n’aide en rien.
• Ouvrez le pot de beurre d’amande, refermez immédiatement. Mangez un deuxième cornichon pour vous récompenser de votre tentative.
• Prenez la salière, salez le pain comme un trottoir en janvier. Mangez du bout des lèvres. Faites suivre immédiatement d’un cornichon.

Gastronomie 101 pour femmes enceintes, deuxième leçon

Ingrédients : un petit gigot d’agneau de 600 grammes, sel et poivre, sens de l’humour.
• Salez, poivrez le gigot d’agneau, faites cuire au four.
• Lorsque le gigot semble cuit, prenez un petit couteau, tranchez un morceau de gigot pour voir s’il est à point.
• Transformez-vous en australopithèque. Mangez tout le gigot d’agneau à même le plat de cuisson.
• Trouvez une excuse plausible pour l’amoureux qui devra se contenter d’un sandwich pour dîner.

Heureusement, ça se calme au deuxième trimestre. L’amoureux est soulagé, il avait peur que le liquide amniotique sente le dill pickle à l’accouchement.

Et vive les hormones!

2 commentaires:

  1. Cela fait remonter tellement de souvenirs. Merci belle Oiselle
    La Maisonnette d'Évelyne

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  2. À la fois touchant et amusant de te lire. J'attends la suite.

    Miche

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