C’est un temps hors du temps, entre les murs
fades d’un hôpital. Il y a la main du médecin qui place cet
appareil à l’oreille fine sur mon ventre. Et tout à coup en jaillit le rythme
tellement émouvant d’un cœur d’oisillon blotti dans mes profondeurs, un coeur
qui galope à toute allure, si vif et si joyeux, un cœur répondant à l’écho du
mien, qui me raconte cet enfant qui s’épanouit en moi, qui me raconte le
merveilleux de savoir faire grandir la Vie, tout simplement…
Et ce son envahit tout, efface les néons, les
étriers et l’odeur javellisée ; une minute de pur bonheur à savourer les
yeux clos, en respirant à peine, pour ne pas en manquer la moindre seconde.
Puis la main gantée se retire, le médecin note
méticuleusement les chiffres au carnet. Pour lui, ce sont cent quarante et un
battements cardiaques par minute, une mécanique fœtale bien rodée.
Mais pour moi, c’est la plus belle musique du
monde, celle de la vitalité de notre petit garçon à naître.
allo à tous
RépondreSupprimeralors, la baleine d'amérique va bien? et le petit béluga? franchement j'adoooore tes textes...je voulais te le dire..
la garnotte masquée
Chère DamO,
RépondreSupprimerOn y serait que ce serait moins réel, moins touchant. Moins beau. Savoir dire est un art, certes; mais savoir vivre exige du génie.
On aura beau découper le Temps en tranche et en faire des sandwichs pour nourrir la solitude, il reste vainqueur et se moque de nous du haut de son éternité. Or, l'Amour. Encore plus éternel que lui. Heureusement.
Dans chaque pulsation, un moment prépare le second départ, celui où l'air remplacera l'eau. 16 649 280 moments à venir encore. Patience, maternelle Oiselle...
L' Ours.