Tout commence par un imperceptible renflement. Un petit bombé de rien du tout, à peine un tortillement pour attacher le dernier bouton. On inspecte minutieusement sa silhouette dans le miroir tous les jours - recto, profil, verso, profil - se sachant transformée de l’intérieur, impatiente d’en voir la manifestation à l’extérieur. Et puis tout d’un coup, bang ! Le petit renflement insiste, s’affirme, devient sérieux…
Fait est que depuis peu, ça s’est drôlement arrondi chez moi du côté abdominal. Une colline, un dôme, une prohéminence étonnante, comme si le dessinateur avait eu le hoquet au moment de tracer la courbure de mon ventre. Et sur cet arrondi, il est écrit en lettres invisibles, “Regardez, regardez ! Je suis enceinte !!!!”
Bref, j’adore. Même si cela implique de balancer la totalité de mes pantalons dans une malle et de découvrir le merveilleux monde des vêtements de maternité. Dès lors, je n’ai plus qu’une seule envie : que tous les yeux soient braqués sur cet œuf tout rond et devinent son éventuel contenu !
Mais la tâche n’est pas toujours facile, surtout l’hiver... voyez par vous-même.
Exercice numéro un : voyage dans le métro.
Tout d’abord, pas question de camoufler le coco en question sous un immense chandail appartenant à l’amoureux. Une petite robe ajustée fera l’affaire. Ensuite, ne pas oublier de détacher son manteau dès l’entrée dans la station de métro.
Un wagon bien bondé : ça sera parfait. On cambre le dos. Tiens tiens, la dame aux lunettes semble intriguée. On inspiiiiire, on garde son souffle, on gonfle bien le ventre. Elle sourit. C’est gagné ! Et l’étudiant à la casquette, lui ? Il n’a rien vu, les yeux rivés à son journal. Allez, on en remet ! La main à plat sur l’ovale du ventre, le regard un peu vague, demi-sourire sur les lèvres. Faut donner quelques indices, quand même. Ça y est ! Il nous offre son siège. Non non, monsieur, merci, vous êtes bien gentil….
. . .
Le plus beau de l’histoire, c’est que toute cette fierté à voir se dessiner mes rondeurs de mère est partagée par l’amoureux… Il faut le voir rire, les paumes déposées sur cette coquille si vivante, la réchauffer, lui raconter des histoires formidables où il est inévitablement question de lapinots, de moutons et de cocos. Mais faut-il s’en étonner ? Car cet œuf à la coque, c’est en fait un œuf de Pâques…
Que tous les lapins de Pâques et autres poussins de la planète se le tiennent pour dit : ils ne seront pas les seules vedettes de la cuvée 2010 !
Salut belle maman dans toute son essence ou pluot effervescence... Je te lis avec assiduite et mon coeur souris... Tu es touchante, merveilleuse et je me rejouis de ton bonheur... Merci de partager avec tant d'humour, sensibilite et tendresse... En fait il n'y a pas de mots... Assez fort... A part : pur bonheur! Merci belle indiana...
RépondreSupprimerNatacha